Le nez sur le guidon, les autorités ne relèvent pas la tête

Encore une question à 1.000 milliards, cette fois-ci de dollars ! Au dernier pointage, 109 pays émergents ont dans l’urgence demandé de l’aide au FMI, asphyxiés financièrement. Et, d’ici la fin de l’année prochaine, 3.400 milliards de dettes arriveront à maturité et devront être soit remboursées soit « roulées » (renouvelées). La Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (Cnuced) réclame l’élaboration d’un « cadre complet pour faire face à la dette souveraine insoutenable ». Problème, il fait défaut.

La demande en berne durable obstacle à la relance

La levée progressive des contraintes du confinement n’est pas entamée, elle se prépare activement mais à tâtons. L’arbitrage a été rendu, le travail doit reprendre, l’économie doit être relancée. De nouvelles mesures sont en discussion afin de financer le redémarrage, mais les coûts additionnés des mesures engagées, qu’ils soient immédiats ou différés, deviennent insoutenables et le débat sur la manière de les régler est lancé, sans trop savoir comment.

Le choix impossible de l’austérité ou de l’inflation

À en croire François Villeroy de Galhau, le gouverneur de la Banque de France, nous n’aurons comme seul choix possible, quand l’orage sera passé, que l’austérité aggravée ou l’inflation galopante. Bon, il ne le dit pas comme cela ! Il choisit naturellement la première option dans sa tribune parue dans Le Monde. Exit la monétisation de la dette, il faudra la rembourser, car « il n’y a pas de miracle ».(*)

Quand les arbitrages renvoient à qui décide

Le vocabulaire de la crise s’enrichit de jour en jour. La résilience s’était installée, l’arbitrage monte en puissance. Les traders n’en ont plus l’usage exclusif, car il n’est plus seulement financier. Un nouvel arbitrage s’est imposé aux gouvernements qui dosent comme ils le peuvent protection sanitaire et économique en apportant des réponses variables et évolutives, le contrôle de la situation leur échappant des mains.

Économie de guerre en temps de paix

La progression de la pandémie est selon l’OMS exponentielle malgré les mesures de confinement qui concernent maintenant la moitié de la population mondiale. Aux États-Unis, l’activité économique chute comme une pierre et dix millions d’américains se sont inscrits au chômage en deux semaines. Faut-il en rajouter pour souligner que nous vivons une économie de guerre en temps de paix ? D’où l’appel de plus en plus entendu au lancement du « plan Marshall » de l’après-guerre.

Entre protection sanitaire et de l’économie, un arbitrage effectué dans la confusion

De la récession à la dépression, il n’y a qu’un pas et il va être franchi, c’est désormais largement admis. Mais le constat ne s’arrête pas là, vu le chômage grandissant qui va s’en suivre. La consommation appelée à faiblir, la dépression s’approfondira. Pour toute réaction, un G20 virtuel convoqué aujourd’hui pour frapper les esprits annonce 5.000 milliards de dollars de mesures. C’est l’addition des plans existants et le chiffrage de mesures de toutes natures, dont des garanties de prêts. Aucune nouvelle mesure n’a été prise, cela porte un nom, l’esbroufe !